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Le coin des PLP Lettres-Histoire
25 avril 2016

L'emploi du temps

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Que l'on soit en LP ou non, lorsqu'on est prof, l'élément qui va déterminer toute l'année scolaire, c'est l'emploi du temps.

Parfois, cela se termine en foire d'empoigne, parfois, il est l'objet de fines négociations, d'échanges de créneaux ou de salles, de subtiles manigances. Parfois, on en pleurerait de dépit.

Tout est découvert en général le jour de la pré-rentrée, la rentrée des profs, généralement la veille ou l'avant-veille de l'arrivée de nos charmants bambins. La plupart du temps, le proviseur nous a fait mariner pendant deux heures avec un discours à rallonge que seuls les nouveaux venus écoutent encore attentivement. 

Pourtant, une chose est claire : si les profs sont présents le jour de la pré-rentrée, c'est uniquement pour découvrir leur emploi du temps. Et il y a systématiquement, chaque année, chaque rentrée, des déçus, des dépités, des grognons et des énervés. Il ne peut en être autrement. Comment satisfaire plusieurs dixaines de personnes qui ont toutes des attentes et des voeux tellement précis que rien ne peut être contenté ?

Il y a ceux qui veulent leur mercredi, "parce que j'ai les enfants" (même si les enfants en question sont collégiens ou lycéens) ou "parce que ça me fait une pause dans la semaine, je préfère".

Il y a ceux qui veulent le lundi ou le vendredi, "pour que la semaine soit sur quatre jours, c'est plus facile".

Il y a ceux qui veulent bien bosser tous les jours, "mais seulement le matin", et les autres qui voudraient carrément avoir un emploi du temps sur trois jours "parce que ma famille est loin, et si je veux pouvoir les voir le week-end, c'est mieux".

Il y a ceux aussi qui ne veulent pas faire des journées de plus de cinq heures "parce que c'est ingérable, ça me fatigue trop", et ceux aussi qui ne veulent surtout pas la classe entière, "parce que, tu te rends compte, en professionnel, 30 élèves dans la classe, c'est juste pas possible." (mais en général : en français, en anglais ou en sport on s'en fiche.)

Une belle bande de jamais-contents qui ronchonne dès lors qu'ils ont jeté le premier oeil sur la grille hebdomadaire qui leur a été distribuée.

Mais il y a également les timides, ceux qu'on n'entend jamais, qui ne veulent surtout pas faire de vague. Ceux qui, même s'ils voient bien qu'aucun de leur voeu n'a été accordé, regardent vers le ciel, mais ne se plaignent jamais. Ceux-là n'iront pas sauter à la gorge du proviseur adjoint, n'iront pas farfouiller à droite à gauche pour trouver un moyen d'échanger un créneau, on aura même l'impression qu'ils sont satisfaits, puisqu'au moment où la question fatidique : "Et toi, t'es content ?" leur sera posée, ils répondront juste par une triste moue : "Oui, oui, ça va."

Avant, j'étais de ceux-là. Je ne voulais pas déranger, alors j'ai accepté de faire des heures débiles qui auraient très bien pu être modifiées. J'ai passé des années scolaires entières à me demander pourquoi je n'avais pas ouvert ma tronche ; à maudire ce cours de 16h à 18h le vendredi après-midi, avec quatre heures vides juste avant ; ou à m'écrouler de fatigue après mes 8 heures de cours le jeudi.

Maintenant, je dis non. Je suis dans les premiers à m'installer devant le proviseur adjoint et à annoncer, toujours poliment évidemment, mes revendications. Et bizarrement, désormais, je suis moins insatisfaite de mon emploi du temps lorsque je le découvre. A croire qu'il faut gueuler pour être entendu, même dans le temple de l'égalité-même-chance-pour-tous qu'est le lycée pro.

Alors chers collègues, nouveaux arrivants dans un établissement, ou timides de nature, n'hésitez plus à vous faire gentiment remarquer dès la pré-rentrée, ne vous embarrassez pas du "Non, mais je viens d'arriver, je vais pas déjà me faire repérer par les chefs", ne vous laissez pas balader d'étage en étage à chaque heure de cours. Faites-vous entendre, vous n'avez rien à perdre, vous pouvez gagner le bien-être que procure un emploi du temps à sa mesure.

 

(Source image : http://master-mega-insa.insa-lyon.fr/index.php?page=gc_edt)

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  • Aspirant, stagiaire, néotit, ou soldat aguerri de l'Education nationale, chaque PLP s'est senti seul à un moment donné. Les lettres-histoire et les autres verront peut-être ici que chacun a déjà rencontré les mêmes situations, questions et inquiétudes...
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